Mon parcours ludique pourrait se découper en 3 phases chronologiques :
I. Premier contact - enfance
J’ai découvert les jeux de sociétés étant enfant (n’est-ce pas leur première cible justement) en jouant avec mes parents et grands parents presque exclusivement aux 1000 bornes, monopoly (pas trop souvent car ce jeu est interminable), ne t’en fais pas et le jeu du moulin (surtout avec ma grand-mère d’ailleurs, les seuls jeux qu’elle pratiquait avec plaisir), voyage autour du monde, la bataille, trivial poursuit junior et le docteur maboul. Je garde d’excellents souvenirs de chacun de ces jeux ; mais au fil des ans, avec tout de même encore de belles parties de tarot, belote et d’échecs au foyer de mon collège, je m’orientais de plus en plus vers les jeux vidéo. La raison à cela était triple : mon intérêt pour l’informatique et la technologie dans son ensemble (cela sera d’ailleurs une partie intégrante de mon futur métier), l’essentiel de mes amis y jouaient également et, enfin, la possibilité de joueur seul sans avoir à chaque fois besoin de chercher des partenaires.
II. Le jeu vidéo ou un plaisir ludique immédiat et facilement accessible - adolescence
Depuis la fin des années 90, c’est désormais avec une industrie qui dépasse celle du cinéma en chiffre d’affaire que tous les adolescents plébiscitent qu’il faut compter. Je n’échappai évidemment pas à la règle. Ce loisir offre tout ce qu’un joueur pourrait rechercher : un émerveillement visuel, une cohérence du thème, une implication permanente, pas de temps mort, une gratification immédiate de ses actions et des défis croissants pour entretenir la flamme ludique. Depuis la démocratisation d’Internet dans les années 2000, pour certains, il offre maintenant en plus une « dimension » sociale. En effet, alors qu’on pouvait reprocher l’accroissement de l’isolement physique et psychique insidieusement provoqué par la pratique de ce loisir (il suffit de voir un accroc scotché devant des heures devant l’écran en oubliant presque tout au profit de sa bulle), le joueur en ligne peut maintenant discuter et collaborer avec d’autres joueurs. Attention tout de même aux addictions car la vie « virtuelle » c’est bien mais elle ne doit pas écraser sa propre vie, celle que l’on ne vit qu’une fois, celle qui est parsemée de choix et de conséquences.
Vous l’aurez compris, le jeu vidéo prenait une grande place dans mon adolescence et j’en ai encore et toujours d’excellents souvenirs de parties en réseau avec mes amis. Depuis ma rencontre avec ma compagne et mon entrée de le monde professionnel, le temps que j’y consacre s’est réduit au profit de moments de convivialité véhiculés par le jeu de société.
III. La redécouverte du jeu de société – adulte
Après l’intermède jeux vidéo, j’ai eu l’occasion de me remettre aux jeux de sociétés en compagnie de mes beaux parents avec des parties de scrabble, de belote et de Pyramide. C’est ensuite qu’un ami de ma bien aimée nous offrit le gang of four (un jeu offert par Days of Wonder lors d’une commande des aventuriers du rail et qu’il avait apprécié). Ce fut vite devenu notre jeu de cartes de prédilection lorsque nous étions quatre. Par la même occasion, il nous décrivit son intérêt pour les JDS en nous parlant du « Spiel des Jahres », un certain gage de qualité selon lui car il avait pour habitude d’acheter chaque « Spiel des Jahres ». C’est dès lors que mon intérêt devint croissant pour cet univers dont je ne pouvais soupçonner l’étendu tant j’étais persuadé qu’il ne se renouvelait que très peu en constatant avec dépit la sempiternelle déclinaison géographique du monopoly au rayon du supermarché…
C’est avec les chevaliers de la table ronde, que nous prîmes l’habitude de jouer avec nos amis et ainsi leur démontrer qu’il y avait même du collaboratif dans les jeux de société J
Au fur et à mesure de l’accroissement de mes connaissances et découvertes de ce monde (merci les sites d’informations tels que boardgamegeek et trictrac ainsi que le site de François Haffner), ma collection ne cessant de grandir, nous cherchions à savoir si nous pouvions rencontrer d’autres joueurs …
Début 2009, en cherchant sur Internet des activités JDS sur le Haut-Rhin, je surfais sur le site de la ludothèque de Pfastatt pour découvrir qu’il y avait même des soirées jeux ! Génial ! Une fois sur place, quel plaisir de vivre de véritables moments de convivialité grâce à une organisation sans faille et une « thématisation » des soirées sans cesse renouvelée (merci beaucoup PtitJu J ) Et voilà, à partir de là « le virus » s’installait et depuis plus d’un an maintenant nous participons à Vendanjeux, aux soirées des ludo de Pfastatt et de Guebwiller.
Mes jeux préférés du moment (dans le désordre) :
Mégawatts : pour les trois jeux en un (topologie/réseaux, enchère, gestion)
Bausack : pour la beauté de ses pièces en bois et son principe trans-générationnel
Pandémie : pour sa mécanique impeccable et son esprit coopératif avec une gestion de sa main plutôt que de s’en remettre aux dés
Tikal : pour sa beauté et la pureté de sa mécanique avec tout le temps le désir d’optimiser au mieux ses actions
Les princes de Florence : pour l’obligation d’avoir une stratégie à long terme mais sans cesse contrariée par la nécessité de rester dans la course à chaque tour
Space Alert (vraiment innovant sur bien des aspects) : pour son univers et le stress du temps réel qui oblige les joueurs à se coordonner vite et bien
Dixit : pour la partie du cerveau qu’il fait travailler : l’imagination ;)
Mon top-jeu du moment : Battlestar Galactica
Si vous aimez les jeux avec une vraie histoire (retraçant la saison 1 de la série éponyme), un thème ultra bien rendu et une atmosphère incomparable entre les joueurs qui doivent collaborer face aux cylons et aux infiltrés : Préparez-vous à embarquer pour 3H de suspens, d’intenses moments de réflexion (avec des choix cruciaux à faire), ainsi que des actions tant diplomatiques que militaires.
Pour moi, ce jeu est une vraie synthèse entre les deux écoles du jeux de plateau : l’allemande avec une mécanique aux petits oignons mais quelque fois au détriment du thème et l’américaine avec une volonté nette de faire rentrer les joueurs dans une aventure en vivant à chaque fois une histoire avec son lot d’émotions.